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Photo du rédacteurGabriel de Richaud

L’imagination est plus importante que le savoir.

Citation d’Albert Einstein



C'est une citation que le cabinet Reor m'a demandé de commenter. Vous la retrouverez sur leur site. Cependant, ici, j'ai voulu la compléter (car j'étais limité en nombre de mots), la voici :


Un homme se promène en ville, de nuit, et aperçoit un autre homme sous un lampadaire, penché vers le sol, semblant chercher quelque chose.

« Bonsoir, vous avez perdu quelque chose ? Puis-je vous aider ?

– Oui, j’ai fait tomber mes clés.

– Et vous les avez perdues ici ?

– Non, mais c’est le seul endroit éclairé. »

Le « syndrome du lampadaire » est cette propension à traiter les problèmes que l’on sait traiter et non ceux que l’on doit traiter, à investir dans les solutions connues même si elles ne sont pas ou plus forcément adaptées. Il pourrait se rapprocher de l’aphorisme du "Marteau de Maslow" :


« Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous tendez à voir tout problème comme un clou. »

Abraham Maslow (The Psychology of Science, 1966).


Or, le monde bouge de plus en plus vite. Ne pas évoluer revient à régresser. Imaginer d’autres « possibles » est désormais une nécessité, qu’il s’agisse :

  • de nouveaux produits ou services en réponse à de nouveaux besoins, à de nouvelles possibilités ou contraintes ;

  • de nouvelles façons d’organiser le travail et/ou de réaliser des tâches.

Cette nécessité d’innover vaut pour l’industrie, le monde des services et l’administration. Le verbe « innover » n’est d’ailleurs pas le bon verbe :


"innover", étymologiquement, signifie : REVENIR À...

Ce qui ne correspond absolument pas à ce dont nous avons besoin aujourd'hui. Nous avons besoin de créer. D’inventer des solutions nouvelles, des manières de faire que nous ne connaissions pas auparavant car nous sommes face à des situations inédites, notamment la catastrophe climatique en cours.


Faut-il être Albert Einstein, le Docteur Brown ou le Professeur Tournesol pour inventer ? Peut-être. Mais les créations sont le plus souvent le fruit d’actions collectives ou coordonnées. Et l’on crée davantage sur le terrain que dans les laboratoires. Créer est-ce une question de moyens ? Non, c'est bien plutôt la somme de façons d’être, d’agir et de penser, individuelles et collectives :

  • « vouloir » (être motivé) implique que des objectifs soient fixés et qu’une utilité soit identifiée ;

  • « pouvoir » (avoir le droit, s’autoriser à) implique que la création soit considérée comme une « bonne façon de travailler », que l’on fasse confiance à l’intelligence collective et qu’on y consacre le temps nécessaire ;

  • « savoir », car créer n’est pas un don. Cela repose sur des techniques éprouvées d’amélioration continue, et sur des processus créatifs visant non seulement à changer les choses, mais aussi à changer sa façon de voir, via des processus tels que l’analogie, l’hybridation, etc.

  • « savoir-être » (partager des valeurs relationnelles) : écouter, échanger, ne pas juger a priori, être curieux, faire confiance, oser, donner le droit à l’erreur.

Nous pouvons développer nos compétences imaginatives et créer, mais c’est un travail (comme pour toute compétence) qui nécessite du temps et de l’attention.


C’est dans ce cadre - et notamment pour développer la créativité de l’entreprise - que les profils dits HPI peuvent être de véritables ressources dans les organisations. Il serait temps de leur faire plus confiance et de leur donner davantage de marges de manœuvre.


Gabriel de Richaud

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